Dans tout le problème, on désigne par V un espace vectoriel sur le corps
commutatif K (qui sera toujours R ou C), de dimension finie n. Une partie
F de l'ensemble L(V) des endomorphismes de V sera dite trigonalisable
s'il existe une base de V dans laquelle la matrice de tout élément de
F est triangulaire supérieure. On rappelle qu'un sous-espace W de V
est dit stable par F si, pour tout u Î F, W est stable
par u, i.e. u(x) Î W pour tout x Î W.
Le thème général du problème est la recherche de vecteurs propres
communs aux éléments d'une partie F de L(V) possédant des propriétés
convenables, avec, comme principale application, l'obtention de conditions suffisantes
de trigonalisabilité.
I.1
1°) Montrer que, pour qu'une partie F de L(V) soit trigomalisable,
il est nécessaire que les éléments de F aient un vecteur propre en commun.(Corrigé)
On suppose, dans toute la suite de cette partie, que F est un
sous ensemble de L(V) tel que, quels que soient u Î F et
v Î F, on ait u° v = v ° u. On se propose de prouver que
F est trigonalisable.
I.2
2°) Soient u Î F, l une valeur propre de u et
Vu(l) le sous-espace propre correspondant. Montrer que Vu(l)
est stable par F.(Corrigé)
I.3
3°) Montrer que les éléments de F
ont un vecteur propre commun.(Corrigé)
I.4
4°) Montrer que F est trigonalisable.(Corrigé)
I.5
5°) On suppose, de plus, que tout élément de F est diagonalisable.
Peut on trouver une base de V dans laquelle la matrice de tout élément de
F est diagonale? (Corrigé)
I.6
6°) Reprendre le problème posé à
la question 2°, en remplacant C par R.(Corrigé)
Etant donné u Î L(V) et v Î L(V), on pose
[u,v]=u° v - v° u. On dit qu'un sous-ensemble F de
L(V) est une algèbre de Lie (d'endomorphismes de V) si les
conditions suivantes sont remplies :
On appelle dimension d'une algèbre de Lie F, et on note
dim(F), sa dimension en tant qu'espace vectoriel sur K.
Etant donné une algèbre de Lie F, on appelle idéal de
F tout sous-espace vectoriel I de F tel que
[u,v] Î I quels que soient u Î F et v Î I.
II.1
1°) Soit F une algèbre de Lie de dimension 2, telle qu'il existe
u0 Î F et v0 Î F vérifiant [u0,v0] ¹ 0 ; soit
d'autre part F¢ une seconde algèbre de Lie de dimension 2, possédant la
m\eme propriété. Démontrer qu'il existe un isomorphisme (d'espaces vectoriels)
f de F sur F¢ tel que f([u,v])=[f(u),f(v)]
quels que soient u Î F et v Î F.(Corrigé)
Soient F une algèbre de Lie et I un idéal de F.
Etant donné une forme linéaire l sur I, on désigne par W le sous-espace
de V formé des vecteurs x tels que v(x)=l(v)x pour tout v Î I. Le but
des questions 2° à 5° est de montrer que W est stable par F.
Soit u Î F, et soit x un élément non nul de W ; on définit par
récurrence une suite (xk) en posant x0=x et xk = u(xk-1) pour tout
entier k ³ 1.
II.2
2°) Démontrer que, pour tout k Î N et tout v Î I,
v(xk)-l(v)xk appartient au sous-espace engendré par {x0,x1,¼,xk-1}.(Corrigé)
II.3
3°) Soit U le sous-espace de V engendré par les vecteurs xk, où
k décrit N. Montrer que U est stable par I È u.(Corrigé)
II.4
4°) Etablir une relation entre l([u,v]) et la trace (i.e. la
somme des valeurs propres) de la restriction à U de l'endomorphisme [u,v].(Corrigé)
II.5
5°) Montrer que W est stable par F.(Corrigé)
On dit qu'une algèbre de Lie F est résoluble s'il
existe une suite croissante
{0} = F0 Ì F1 Ì ¼ Ì Fp = F |
[u,v] Î Fk-1 quels que soient u Î Fk et v Î Fk |
II.6
6°) Montrer que toute algèbre de Lie
de dimension £ 2 est résoluble.(Corrigé)
Le but des questions suivantes est de prouver le "théorème de Lie", qui
affirme que toute algèbre de Lie résoluble est trigonalisable. Soit donc
F une algèbre de Lie résoluble.
II.7
7°) Soit d=dim(F). Montrer qu'il existe un idéal I
de F, de dimension d-1. Montrer que I est aussi une algèbre de
Lie résoluble.(Corrigé)
II.8
8°) Montrer que les éléments de F
ont un vecteur propre commun.(Corrigé)
II.9
9°) Montrer que F est trigonalisable.(Corrigé)
II.10
10°) Montrer que, réciproquement, toute algèbre de Lie trigonalisable est
résoluble.(Corrigé)
II.11
11°) Montrer que le résultat de I.4°
est un corrolaire du théorème de Lie.(Corrigé)
Dans cette partie, le corps de base K est indifféremment R ou C.
Pour tout u Î L(V), on notera adu l'élément de
L(L(V)) défini par adu(v)=[u,v] pour tout
v Î L(V).
III.1
1°) Vérifier que, pour u Î L(V) et v Î L(V), on a
ad[u,v]=[adu,adv].(Corrigé)
III.2
2°) Montrer que, si u est un élément nilpotent de L(V), alors
adu est un élément nilpotent de L(L(V)).(Corrigé)
III.3
3°) Soient F et G deux algèbres de Lie (d'endomorphismes de V)
telles que G Ì F. Soit H un supplémentaire de G
dans F, et soit q la projection sur H parallèlement à G,
i.e. l'application de F dans H qui associe à tout u Î F
l'unique v Î H tel que u-v Î G. Montrer qu'il existe une et une
seule application linéaire. (Corrigé)
p: G ® L(H) |
p(g)(q(u)) = q([g,u]). |
On désigne désormais par F une algèbre de Lie (d'endomorphismes de V),
telle que tout élément de F soit un endomorphisme nilpotent de V. On se propose
de démontrer le "théorème d'Engel", qui affirme qu'il existe un vecteur
non nul x Î V tel que u(x)=0 pour tout u Î F.
III.4
4°) Soit G une seconde algèbre de Lie d'endomorphismes de V, telle
que G Ì F et G ¹ F. On reprend les notations
introduites dans la question précédente et on pose F¢ = p(G),
V¢=H. Montrer que F¢ est une algèbre de Lie d'endomorphismes de V¢,
que dim(F¢) < dim(F)
et que tout élément de F¢ est nilpotent. (Corrigé)
G Ì G1 Ì F |
dim(G1) = dim(G) + 1 |
G1 est un idéal de G. |
III.6
6°) Démontrer le théorème d'Engel. (Corrigé)
III.7 7°) Montrer que toute algèbre de Lie constituée d'endomorphismes nilpotents de l'espace vectoriel V est trigonalisable.(Corrigé)